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Véritable summa de la mystique médiévale rhéno-flamande, La Perle évangélique fut composée par une béguine brabançonne à l’identité jusqu’ici inconnue. C’est la Chartreuse de Cologne qui en assure la publication, d’abord en néerlandais en 1535 (édition de Thierry Loher), puis en latin en 1545 (traduction de Surius). Traduite en français en 1602 par la Chartreuse parisienne de Vauvert, La Perle évangélique exerce une influence considérable dans les cercles spirituels du XVIIe siècle et transmet les thèmes majeurs de la mystique essentialiste et nihiliste du Nord.
Nous vous proposons ici quelques extraits tirés de l’édition française de 1602 (La Perle évangélique (1602), éd. D. Vidal, Grenoble, J. Millon, 1997) :
« Si je veux parvenir à ce noble néant et être fait rien, il est nécessaire que ce rien, c’est-à-dire mon âme, avec rien, qui est Dieu, soit faite rien : car Dieu lui-même n’est rien de toutes les choses que nous pouvons dire de lui […] et mettant arrière toute action intérieure, jetons-nous au centre ou point de l’essence divine, tellement que nous n’en revenions jamais. Là alors sera l’essence comprise de l’essence. Là ce rien, c’est-à-dire Dieu, est rencontré de cet autre rien, c’est-à-dire de l’âme. Là rien, qui est cette âme, est enveloppée et noyée dedans le rien, c’est-à-dire Dieu. Là enfin le rien est absorbé et englouti du rien. J’habiterai là. » (p. 292) Lire la suite