• La mystique comme objet de recherche

Mystique et figures mystiques

~ séminaire de recherche de l'IRSE et du CERPHI

Mystique et figures mystiques

Archives de Tag: Biographie

Mectilde de Bar

06 lundi Juil 2015

Posted by irseunige in Général, Portraits

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Biographie, Mectilde de Bar, spiritualité

Catherine de Bar, Mère Mectilde du Saint Sacrement (1614-1698)

Catherine de Bar, Mère Mectilde du Saint Sacrement (1614-1698)

Catherine de Bar naît à Saint-Dié (Vosges) le 31 décembre 1614. Ayant manifesté dès sa plus tendre enfance le désir de se consacrer à Dieu, à l’âge de 17 ans elle entre au Monastère des Annonciades de Bruyères, ordre lié à la spiritualité franciscaine, où elle émet ses vœux en 1633. La même année, la guerre des Trente ans touche la Lorraine. Les premières années de la vie religieuse de Catherine de Bar seront ainsi marquées par la violence, la famine et les pestilences. Nommée supérieure, elle fuit avec ses religieuses l’entrée des Français en Lorraine ; après quatre ans d’exode, elle trouve refuge au monastère des bénédictines de Rambervilliers, où elle fait profession comme bénédictine le 11 juillet 1640. Chassée à nouveau par la guerre, à partir d’août 1641 elle est accueillie à Paris, à l’abbaye de Montmartre. L’année suivante, Catherine de Bar, devenue en religion Mère Mectilde du Saint-Sacrement,  quitte Montmartre pour aller à Caen, où elle arrive avec deux de ses religieuses le 14 août 1642. C’est en Normandie qu’elle rencontre Jean de Bernières-Louvigny, avec qui elle se lie d’une profonde amitié spirituelle. Elle a ainsi l’occasion d’entrer en contact avec le cercle mystique normand de l’Ermitage de Caen et de faire la connaissance de quelques grandes figures du Siècle d’or de la spiritualité française, tels Jean Eudes, Marie des Vallées et Jean-Chrysostome de Saint-Lô.

Anne d'Autriche à la fondation de l'Institut du Saint Sacrement de Mère Mectilde

Anne d’Autriche à la fondation de l’Institut du Saint Sacrement de Mère Mectilde (auteur : Philippe de Champaigne, 2e moitié 17e siècle)

En août 1643 elle reconstitue sa communauté près de Paris à Saint-Maur-des-Fossés ; après avoir été nommée prieure du monastère du Bonsecours à Caen le 21 juin 1647, trois ans plus tard, en août 1650, elle retourne a Rambervilliers. L’année suivante, en mars 1651, on la retrouve en pleine Fronde a Paris où elle rejoint ses sœurs de Saint-Maur réfugiées rue du Bac. C’est ici qu’elle mûrit le dessein de fonder Lire la suite →

Etty Hillesum

29 lundi Juin 2015

Posted by irseunige in Figures mystiques, Général, Portraits

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Biographie, Etty Hillesum, mystique

Etty Hillesum est née aux Pays-Bas en 1914, dans une famille juive non pratiquante. Elle étudie le droit et les langues slaves à Amsterdam. En 1941, elle rencontre Julius Spier, un psychochirologue, élève de Jung, dont elle devient la patiente, la secrétaire et l’amie de cœur. Elle tient un journal intime, qui, avec une série de lettres, est le seul écrit que l’on ait d’elle. En 1942-1943, elle fait plusieurs séjours au camp de transit de Westerbork, puis elle est déportée à Auschwitz où elle meurt le 30 novembre 1943. Etty-Hillesum

Alors que ses proches insistent pour qu’elle entre dans la clandestinité et se cache, elle refuse toute tentative d’échapper à une situation de plus en plus menaçante. Elle veut, dit-elle, « partager le sort de son peuple » et part volontairement pour le camp de Westerbork où elle aide les gens avant leur déportation. En dépit des circonstances tragiques, elle affirme sa reconnaissance à Dieu pour une vie belle et pleine de sens et son acceptation de tout ce qui peut arriver. À la haine qui l’entoure, elle prétend répondre par l’amour, un amour qui trouve pour elle sa source dans la confiance qu’elle a en Dieu.

Son journal retrace son cheminement existentiel et spirituel. En quelques mois, elle connaît une évolution spirituelle forte. Sur les conseils de Spier, elle se met à l’écoute de ce qu’il y a au-dedans d’elle-même et trouve peu à peu le contact « avec ce qu’il y a de plus profond et de meilleur en elle », qu’elle appelle Dieu. La confiance en ce Dieu à l’intérieur d’elle lui donne la force d’affronter la vie et la remplit d’un amour universel. Elle acquiert aussi la conviction que la situation tragique à laquelle elle fait face n’est pas de la responsabilité de Dieu mais des êtres humains qui, seuls, peuvent changer le cours des événements. Elle va dès lors s’efforcer de mettre à jour Dieu dans le cœur des autres.

Dans ses écrits, elle développe une conception originale de Dieu, détachée de tout dogme religieux. Son Dieu est un Dieu de l’intériorité, qui se découvre par une écoute au-dedans de soi. Ce Dieu laisse l’être humain libre, ne le contraint à rien et dépend entièrement de lui pour agir dans le monde.

Elle est ainsi pionnière d’une idée qui connaîtra d’importants développements plus tard : l’idée de faiblesse de Dieu. « Je vais t’aider, mon Dieu, à ne pas t’éteindre en moi, mais je ne puis rien garantir d’avance. Une chose cependant m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider – et, ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu. » (Journal, 12 juillet 1942).

Indications de lecture pour aborder l’auteur

Les écrits d’Etty Hillesum. Journaux et lettres, 1941-1943, édition intégrale, Paris, Seuil, 2008

De cendres et d’amour. Portrait d’Etty Hillesum. Amsterdam, Westerbork, Auschwitz, par Ingmar Granstedt, Paris, Lethielleux, Groupe DBB, 2011

Etty Hillesum, par Sylvie Germain, Paris, Éditions Pygmalion/Gérard Watelet, 1999

by Sarah Nicolet

Simone Weil

28 dimanche Juin 2015

Posted by irseunige in Figures mystiques, Portraits

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Biographie, mystique, Simone Weil

Simone Weil est née à Paris, en 1909, dans une famille juive distanciée à l’égard du religieux et entièrement assimilée à la culture française. Durant ses études, elle fait la rencontre marquante du philosophe Alain. À 22 ans, elle est reçue à l’agrégation. Commence alors une existence de professeur, doublée d’un militantisme d’extrême-gauche très centré sur le syndicalisme. Elle vit une expérience religieuse intense dans les dernières années de son existence. Minée à la fois par une santé fragile (elle est affectée dès 23 ans de graves migraines) et la fatigue du rythme de vie qusimone-weil’elle s’impose, elle meurt de tuberculose et d’inanition le 23 août 1943, à 34 ans.

Sa brève existence a été marquée par d’importants engagements. Elle demande en 1935 un congé de l’enseignement pour vivre une expérience d’immersion en usine. Ouvrière dans différentes firmes de mécanique, elle atteint les limites de l’épuisement et doit renoncer, après 9 mois, à continuer. Après un peu de repos, elle s’engage dans la guerre d’Espagne où elle se blesse accidentellement. Une expérience mystique commence en 1938 et s’approfondit les années suivantes. La question se pose d’une conversion au catholicisme – qui n’aura pas lieu. En 1940, elle doit fuir Paris avec sa famille. En 1943, elle est en Angleterre avec le projet d’être parachutée en France pour une mission dans la résistance active. On la lui refuse.

Si l’on considère sa pensée, Simone Weil est d’abord une philosophe du travail et de l’action sociale et politique. Mais sur la fin de sa courte vie, elle écrit des textes qui reflètent son expérience mystique très radicale (L’amour de Dieu et le malheur, Formes de l’amour implicite de Dieu, des fragments aussi qui seront regroupés sous le titre La Pesanteur et la Grâce,…). Elle développe une théorie de l’attention qui lui permet de comprendre que Dieu se manifeste à travers le malheur même. Sa philosophie religieuse accorde une très grande importance à la réalité de la Croix. Elle propose le concept de « décréation » en vue de suggérer que le moi et la force pleine de convoitise qu’il affirme doit laisser place, en se retirant sans être anéanti, à la présence gracieuse de Dieu, révélatrice de la beauté du monde, monde qui n’a pas à être consommé mais au contraire contemplé à la lumière de la présence divine. La beauté est chez elle d’une importance capitale.

« Toutes les choses que je vois, entends, respire, touche, mange, tous les êtres que je rencontre, je prive tout cela du contact avec Dieu, et je prive Dieu du contact avec tout cela dans la mesure où quelque chose en moi dit je » (La Pesanteur et la Grâce). Quiconque lit Simone Weil, ses textes politiques et sociaux ou ses textes religieux, est marqué par la puissance avec laquelle elle opère une sorte de mise à nue du monde. Personnalité aussi étrange que stimulante, elle ne saurait faire école ou être imitée. Elle indique cependant des voies suggestives pour des sociétés obsédées par la consommation du monde et par l’affirmation du moi.

Indications de lecture pour aborder l’auteur

  • Œuvres, Paris, Gallimard, 1999 [en 1 vol. de 1276 p. qui contient les textes essentiels de S. Weil ; il peut être intéressant d’aborder l’œuvre mystique à partir du texte « Formes de l’amour implicite de Dieu »]
  • La vie de Simone Weil, par Simone Pétrement, Paris, Fayard, 1973 (réédité en 1 vol.)
  • Domenico Canciani, L’intelligence et l’amour. Réflexion religieuse et expérience mystique chez Simone Weil, Paris, Beauchesne, 2000

by Ghislain Waterlot

©2017. Blog Mystiquefigures.com. Toute reproduction interdite.

Catégories

  • Actualités
  • Bibliographie mystique
    • Bibliographies
    • Parutions
  • Colloques
  • Entretiens sur la mystique
  • Figures mystiques
    • Citations
    • Portraits
  • Général
  • La mystique comme objet de recherche
    • A l'IRSE (Université de Genève)
    • Dans d'autres Universités

Articles récents

  • Spiritualités en dialogue
  • Une rencontre autour de Jacques Le Brun
  • Hildegarde de Bingen
  • « Le Christ Imaginaire », un livre de Jacques Le Brun
  • Introduction à la spiritualité

Commentaires récents

Samuel J. dans Quelques notes mystiques d…
Hans Scheltema dans Vient de paraître – Berg…
clovis simard dans Parution : « La mys…
Asie terre de mystiq… dans « Asie : terre de m…

Blogroll

  • Institut romand de systématique et d’éthique
  • Mystique rhénane
  • Sociologie des religions
  • ThéoRème – Enjeux des approches empiriques des religions
  • The Mystical Theology Network

Mots-clés

Amour Angelus Silesius B. McGinn Bergson Bibliographie Biographie Christianism christianisme colloque international Denis Gril Dieu Eckhart Eglise Etty Hillesum Femmes france culture François d'Assise Fénelon Ghislain Waterlot Hildegarde de Bingen histoire History imitatio dei imiter islam Jacob Boehme Jacques Le Brun Jean-Jacques Olier langage Littérature Madame Guyon Mariel Mazzocco Mectilde de Bar Medieval Theology Middle age Mme Guyon Modernisme Modernité Moyen-Age Mysticism mystique Mystique abstraite Mystiques en dialogue philosophie Philosophy politique Poésie poésie baroque poésie mystique Protestantisme publications recherche Religion Silesius Simone Weil solitude soufisme Spirituality spiritualité theology théologie ThéoRèmes théosophie Thérèse d'Avila Thérèse de Lisieux Université Université de Genève Versailles Waterlot Wittgenstein XVIIe siècle XVIIème siècle XVIsiècle XXe siècle éthique

Propulsé par WordPress.com.

  • Suivre Abonné
    • Mystique et figures mystiques
    • Rejoignez 52 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Mystique et figures mystiques
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…