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Madame Guyon, mystique, Pierre Poiret, Protestantisme, spiritualité, théologie
Nous avons le plaisir de vous annoncer que le 3 mai 2019 se tiendra à l’Université de Genève un colloque international à l’occasion de la célébration du tricentenaire de la mort de Pierre Poiret.
Pasteur, éditeur et théologien assez célèbre de son temps, ce véritable précurseur de l’œcuménisme spirituel a fait l’objet d’une longue éclipse. Né à Metz en 1646 d’une famille d’humbles artisans, Pierre Poiret accomplit ses études en théologie à Bâle et à Heildeberg. Nommé pasteur à Annweiler en 1672, actif au sein des petites communautés de Huguenots français réfugiés dans les pays rhénans, il fréquente les premiers piétistes réunis autour de Spener et commence à s’intéresser aux écrits spirituels. À la même époque, il rédige un traité philosophico-théologique marqué par le cartésianisme, les Cogitationes rationales, et découvre les écrits de la mystique Antoinette Bourignon. Sa paroisse étant tombée en ruine à cause de la guerre qui ravage le Palatinat, en quête d’absolu Poiret décide de tout quitter pour rejoindre Antoinette Bourignon, désormais âgée, dont il devient le fils spirituel. Cette rencontre remet en cause non seulement son existence mais aussi sa pensée théologique et philosophique, comme en témoigne son ouvrage majeur, l’Économie divine (1687), dont l’influence en Europe sera considérable grâce à de nombreuses éditions et traductions. Après avoir publié les écrits d’Antoinette Bourignon, en 1688 il s’installe près de Leyde où il lance une collection éditoriale d’œuvres de spiritualité qui l’occupera jusqu’à sa mort, survenue en 1719 lorsqu’il est sur le point d’achever l’édition des écrits de Madame Guyon.
Ancien ministre de paroisse, Poiret estimait que sa profession d’éditeur avait une vocation pastorale : faire connaître au monde protestant les écrits mystiques afin de favoriser un esprit de tolérance religieuse. Mais quelle était la position de Poiret face à l’église officielle ? En quelle mesure son activité d’éditeur s’inscrit dans le cadre des querelles sur la mystique qui ont marqué la fin du XVIIe siècle ? Et encore, qu’est-ce que la « théologie mystique » pour un pasteur et homme de lettres protestant de la première modernité ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles nous tenterons de répondre afin de faire ressortir l’originalité de la vie et de l’œuvre de Poiret.
En organisant ce colloque la Faculté de théologie de l’Université de Genève et son institut de recherche souhaitent contribuer à faire avancer la compréhension théologique, philosophique et historique des relations que le protestantisme entretient avec l’expérience religieuse dite mystique.
(Mariel Mazzocco et Ghislain Waterlot)
Nous vous invitons à découvrir le programme du colloque sur le site internet de l’Institut romand de systématique et d’éthique de l’Université de Genève.
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